C’est un marin heureux, bien qu’éprouvé notamment par sa dernière journée de mer et une ascension dans le mât de son Imoca Fives – Lantana Environnement, qui a mis pied à terre hier à Pointe à Pitre au terme d’une Route du Rhum – Destination Guadeloupe épique, audacieuse et source de riches enseignements pour la suite de son programme Vendée Globe. « Plus tu fais de bêtises, plus tu apprends ! Donc là j’ai appris plein de choses ! », résumait Louis avec humour. « Si c’était à refaire, je le referai en allant plus loin ! Et je suis de toute façon content de cette course : une bonne préparation pour le Vendée Globe ! »

Le skipper de l’Imoca Fives – Lantana Environnement a franchi la ligne d’arrivée de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe ce jeudi 24 novembre à 19h 34min 07s. Il termine à la 27e place, un classement qui ne fera pas date, mais le Normand a rempli son objectif majeur : cumuler des milles qualificatifs pour le tour du monde en solitaire de 2024.

Et, surtout, son caractère positif et battant ne retiendra que les riches enseignements de cette transat attaquée par la face nord de l’Atlantique.

 

Content, un peu vexé et fatigué

Comment te sens-tu ?

Louis Duc, skipper Imoca Fives – Lantana Environnement : « C’est mitigé… Je suis content, un peu vexé et assez fatigué, notamment par la dernière journée avec l’ascension dans le mât. Encore un bel entrainement pour le Vendée Globe, mais ça m’a bien cramé. Je suis resté une heure dans le mât avec des couteaux, des cutters…
Ensuite, la journée était géniale parce qu’on est revenu en mode « régate » avec des manœuvres, des effets de site à gérer, de la molle, des risées à aller chercher, un passage de bouée… Beaucoup de coureurs détestent ce tour de l’île : j’ai trouvé ça intense et intéressant ! …Surtout après ces derniers jours à naviguer sous-toilé. »

 

J’étais dans le vrai avec mes choix stratégiques

Quels grands enseignements tires-tu de cette transat ?

Louis Duc : « Plus tu fais de bêtises, plus tu apprends ! Donc là j’ai appris plein de choses ! La première, c’est qu’il ne faut pas se laisser influencer par les autres : quand j’ai vu que j’étais seul sur l’option nord, ça m’a perturbé… Je n’ai pas poussé ma stratégie à fond et je me suis fait attraper par la dorsale. C’est dommage, cette option était belle. Il y avait moyen de faire un super truc. Et je l’ai un peu gâché. Je ne suis pas déçu, mais vexé.
D’autant que Sébastien Marsset (11e au général et 1er bateau à dérives), qui a fait une course magnifique, a joué le même type de stratégie que moi, mais un peu plus tard et plus à fond et ça a payé. Ça m’a conforté dans l’idée que j’étais dans le vrai avec mes choix stratégiques. »

 

Aller plus loin dans la préparation technique

Louis Duc : « Le deuxième enseignement c’est la préparation technique du bateau. Nous pensions être prêts, mais il faut aller plus loin. Il faut que le matériel puisse résister à trois fronts de suite. La moindre casse en entraine une autre et ça fait boule de neige. Je vais changer un peu ma méthode à ce niveau-là parce que, sur un Vendée Globe, ça ne pardonnera pas. »

 

Un plus dans notre préparation technique

Donc pas de regret, que des envies et une job-list qui s’allonge ?

Louis Duc :

« Exactement ! si c’était à refaire, j’irais même plus loin. J’ai eu plusieurs fois 40 – 45 nœuds avec de la mer, ce n’étaient pas des conditions exceptionnelles. Je comprends que les foilers n’y aille pas, mais les Imoca à dérives, les Class40 sont faits pour aller dans 40 nœuds.
En tous cas, je n’ai pas de regret et je suis content d’avoir fait ça : c’est même un plus dans notre préparation technique ! »

 

Louis et son équipe, Louise Duval et Louis Guimard, vont nettoyer, ranger et réparer ce qu’il y a réparer avant de repartir en transat retour vers la Normandie d’ici quelques jours.